Cette profession consistait à allumer les réverbères d’un quartier à la tombée de la nuit, et de les éteindre au petit matin. Ce travail simple a inspiré à l’époque beaucoup d’auteurs, comme Antoine de Saint Exupéry, et beaucoup de professeurs de mathématiques pour illustrer les probabilités : probabilité que le réverbère s’allume du premier coup et qu’il reste allumé par exemple. Cette profession a connu beaucoup d’essor lors du dix-neuvième siècle où les villes attiraient de plus en plus de monde (exode rural).Les allumeurs furent largement embauchés par les mairies ; leur travail étant indispensable, ils se croyaient donc à l’abri de tout licenciement : « Des réverbères, il y en aurait toujours besoin ! ». A l’époque, les lampadaires fonctionnaient au pétrole ou au gaz. Mais à l’aube du vingtième siècle, un inventeur américain (Thomas Edison) mit au point une ampoule électrique, présentée à l’exposition universelle de 1889 à Paris ; Edison, sans le savoir, avait déclenché la mort programmée de la belle profession d’allumeur de réverbères. Nos pauvres employés municipaux virent leurs antiques réverbères remplacés tour à tour par de modernes lampadaires.